Le dosage des substituts nicotiniques

Toute personne qui utilise des substituts nicotiniques se pose des questions importantes et légitimes sur le dosage. La première chose à faire est de calculer la dose à laquelle on était habitué, en tant que fumeur.




Le fumeur absorbe entre 1 à 2 mg de nicotine par cigarette, que la cigarette soit forte ou légère.

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Enfin, tous le monde n'est pas égal devant la même dose de nicotine. Des facteurs physiologiques spécifiques, souvent héréditaires, déterminent en effet la proportion de nicotine qui devient disponible dans le sang ainsi que la sensibilité de l'organisme à la nicotine.

Le surdosage de substituts nicotiniques est plutôt rare. Mais cela arrive, alors il mieux vaut savoir en reconnaître les signes: dégoût total du tabac, goût désagréable dans la bouche, maux de tête, vertiges, insomnies, augmentation du rythme cardiaque, nausées, voire diarrhées. En cas de surdosage, il suffit généralement d'enlever son patch ou de cracher sa gomme ou son microtab.

Le sousdosage est un phénomène bien plus courant. Ce sont alors les symptômes de sevrage qui apparaissent, et on risque de faire une rechute. Mais si on ne se sent pas bien (nervosité, insomnies), il n'est pas toujours facile de savoir si c'est parce qu'on prend trop de substituts nicotiniques ou pas assez. En principe, si on a encore envie de fumer, il s'agit d'un sous-dosage. Et si on est totalement dégoûté du tabac, c'est un surdosage. Si on souffre de ce genre de symptômes ou si on a un doute quant au dosage, il faut consulter un médecin.

La durée recommandée du traitement avec les substituts nicotiniques est de 2 mois à 3 mois. Il est déconseillé d'arrêter plus tôt, même si on se sent bien, parce que les rechutes sont très fréquentes durant les premiers mois après l'arrêt du tabac. L'arrêt intempestif du traitement est l'une des plus grandes causes d'échec du sevrage tabagique.

En général, on conseille de ne pas arrêter les substituts nicotiniques d'un coup, l'idée étant de laisser à l'organisme le temps de se désaccoutumer. Mais des études cliniques montrent que les personnes qui arrêtent les substituts du jour au lendemain ont autant de chances que les autres de réussir l'arrêt durable du tabac. C'est donc avant tout une question de stratégie personnelle, qu'on doit déterminer seul ou avec son thérapeute. Tout au plus, on recommande aux fumeurs qui arrêtent les substituts nicotiniques d'en garder quelques-uns à portée de main pendant les premières semaines, en cas de besoin urgent (tout vaut mieux que de reprendre une cigarette!).



Référence


Measurement of self reported active exposure to cigarette smoke . JF Etter, TV Perneger Journal of Epidemiology & Community Health 55, S. 674-680 (2001).