Chaque fumeur l'a déjà vécu, sans forcément se l'avouer: le fait de se trouver dans certaines situations et/ou de voir certains objets donne envie de fumer. Les psychologues disent que ces situations ou ces objets sont des renforçateurs positifs, dans le sens qu'ils poussent l'individu vers un comportement (en l'occurrence, fumer). A contrario, des renforçateurs négatifs seraient à même de décourager l'individu de fumer.

Le drame du tabagisme est que certains renforçateurs positifs (goût, plaisir, relaxation) sont immédiats, donc faciles à relier inconsciemment à l'acte de fumer. Alors que les renforçateurs négatifs (toux chronique, maladies graves) se situent généralement dans un avenir plus ou moins lointain.

Parmi les renforçateurs positifs, on trouve le paquet de cigarettes lui-même ainsi que le briquet: le simple fait de les voir peut donner très envie de fumer. D'ailleurs, dans un article publié en 2004, des chercheurs anglais ont montré que les femmes sont plus sensibles à ce genre de stimuli psychologiques que les hommes.

L'un des premiers conseils donné aux personnes souhaitant arrêter de fumer est donc de jeter tous ses paquets de cigarettes, briquets et cendriers. Il faudrait ajouter à cette liste tous les articles bardés du logo d'un des cigarettiers (voitures de Formule 1, lignes de vêtements dérivées de marques de cigarettes, etc.) En effet, les industriels de la cigarette sont les premiers à avoir compris cette particularité du fonctionnement humain et c'est l'une des raisons pour lesquelles ils essaient d'imposer leur publicité partout où ils le peuvent.

Message 062: Le placement de la cigarette dans les films

Par ailleurs, chaque personne possède ses renforçateurs positifs et négatifs personnels. Il est donc possible pour les fumeurs qui le souhaitent de déterminer où, quand et avec qui la tentation de fumer devient plus forte. On peut alors établir un décompte de lieux et de situations qu'il vaut mieux éviter, du moins pendant les premières semaines du sevrage.

Créer son "journal du fumeur"

On peut aussi passer en revue les lieux et les situations qui réduisent ou qui ôtent l'envie de fumer. Ce sont généralement les activités sportives, la lecture, les spectacles, mais cela varie d'une personne à l'autre. Il vaut donc la peine de créer pour soi-même deux listes, avec les "+" et les "-" que l'on associe de manière consciente ou inconsciente à la consommation du tabac.

Références:

L'apport de la psychologie dans le sevrage au tabac. A Lefebvre Person (DIU Paris)

Cue reactivity in smokers: the effects of perceived cigarette availability and gender. M Field, T Duka. Pharmacology Biochemistry & Behavior 78(3), pp. 647-652 (2004).